08 février 2012

Rose Gums

Après avoir eu un avant goût de l'eau bleue de Cairns et de la grande barrière de corail, la suite de notre voyage nous a mené dans les terres, sur les Atherton Tablelands.

Les paysages sont très différents de tout ce qu'on avait vu depuis le début du voyage. C'est plus champêtre, à la limite montagnard, mais sans être suffisamment en altitude pour être neigeux. L'ambiance est très rurale et les habitations qu'on croise sont souvent des fermes qui proposent de traire les vaches soi-même ou des lieux de villégiatures qui propose un retour aux sources et une vie respectant l'environnement et privilégiant les produits de l'agriculture ou de l'industrie locale.

Sur le trajet, on est passé par plusieurs lacs assez sympathiques, qui sont des lieux de promenade agréable. L'ambiance et les paysages donnent un peu l'impression d'être en Suisse profonde.

Encore une fois, les villages sont petits et assez loin les uns des autres. Il ne faut donc pas avoir oublié sa plaquette de beurre (à moins d'avoir une vache à traire pas loin !).

Cairns

Je pense pouvoir dire sans trop m'avancer que Cairns est une ville assez touristique. Située sur la côte est de l'Australie, dans le Queensland, elle est très proche de la grande barrière de corail, et sert donc de point de départ à de nombreuses excursions. Sitôt arrivées à Cairns, nous avons récupéré une nouvelle voiture, qui nous a permis d'aller nous balader, non pas le long des côtes, mais dans un premier temps, dans les terres pour nous rendre à la nouvelle étape de notre périple : la cabane dans les bois !

Nous avons donc passé assez peu de temps à Cairns à l'aller, pressées que nous étions de découvrir notre prochaine étape, mais avions un peu de temps au retour, avant de prendre notre bateau (mais j'y reviendrai) pour profiter de la ville. Que dire de Cairns ? C'est une grande ville (environ 100000 habitants), il y a des bus One Piece, des gâteaux Anna Montana, des rues pleines de maisons de cow-boys, des touristes, des magasins de souvenirs qui vendent des tortues en peluche et des appareils photos amphibies, des palmiers poilus et de l'eau très bleue. On peut marcher en claquettes, c'est cool.

Darwin

Par sa situation géographique et son histoire, Darwin est une ville très intéressante. C'est la ville la plus peuplée du Territoire du Nord (130000 habitants environ) et elle est située tout à fait au nord du continent, situation stratégique s'il en est. Sa situation lui valut d'ailleurs quelques déboires puisque la ville fut violemment bombardée par l'aviation japonaise pendant la seconde guerre mondiale et à peu près rasée par les raids successifs. A peine remise de ses plaies, elle fut ravagée par le cyclone Tracy dans les années 1970 qui détruisit 70% des bâtiments en pierre de la ville.

Aujourd'hui, Darwin est donc une ville d'aspect moderne, aux portes de l'Asie, puisque Darwin est plus proche des capitales du Timor, de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, de l'Indonésie, au Brunei et du Palaos que de Canberra, la capitale australienne !
Son isolement géographique a été rompu par deux fois : la première lors de la mise en place en 1870 du premier télégraphe intercontinental qui permit à Darwin et à l'Australie tout entière de communiquer avec le reste du monde. La deuxième fut l'achèvement en 2003 (il y a moins de 10 ans !!) de la ligne de chemin de fer Adélaïde-Darwin, longue de 3000 km et qui relie pour la première fois le nord au sud de l'Australie. Avec le Ghan puisque c'est le nom de la ligne de chemin de fer, il faut compter deux jours et deux nuits de voyage pour ralier Darwin au départ d’Adélaïde.

Nous n'avons pas vraiment profité de Darwin car nous y sommes arrivées en milieu d'après-midi, assez fatiguées par notre périple, et assez déstabilisées de nous retrouver à nouveau dans la civilisation après avoir passé 6 jours seules au monde au milieu de nulle part. Par ailleurs, notre vol en direction de Cairns partait à 6h du matin, ce qui nous laissait somme toute assez peu de temps pour visiter. Nous avons tout de même fait un petit tour dans le centre et au bord de la mer. Il paraît qu'à Darwin, il y a d'énormes crocodiles (des salties qui font jusqu'à 7 mètres de long) et aussi qu'il y a des méduses. Sauf que, quand même, comme on est en Australie, la piqure des méduses est mortelle (sinon, c'est pas drôle). Donc, à peu près personne ne se baigne dans la mer. Il y a donc une piscine d'eau de mer juste en face de la mer qui permet aux habitants de profiter tout de même de l'eau.

On est tout de même tombées pendant une sorte de festival, et l'ambiance était très sympa. Il y avait de la musique, des gens partout, des lampions dans les arbres, des buvettes pour manger et boire. C'était très chouette. Il y avait aussi l'ouverture des bâtiments officiels de la ville, un peu comme pendant les journées du patrimoine en France. On a donc pu entrer et visiter la maison du gouverneur (ou quelque chose comme ça). L'architecture et la décoration font penser au style de l'époque colonialiste, version climat tropical.

Ah oui, et puis c'est à Darwin qu'on a découvert les différentes variétés de M&M's dont disposent les australiens. C'est assez hallucinant, personnellement, je n'avais encore jamais vu des M&M's parfumés à la menthe poivrée ou au beurre de cacahuète (et ceux-là, ils sont pas mal du tout !). Et je ne parle pas de ceux aux amandes (miam !) !!


07 février 2012

Les Jumping Crocodiles

Sur le chemin du retour vers Darwin, nous avons eu l'occasion de voir des crocodiles en pleine action. Un peu frustrées de n'avoir vu que des crocodiles complètement amorphes à Yellow Water, nous nous sommes laissées tenter par une croisière pendant laquelle les crocodiles sont nourris. Il s'agit pour le coup d'une attraction on ne peut plus touristique (je ne vois pas trop pourquoi on s'amuserait à faire ça sinon), comme l'indique d'ailleurs le prix un tout petit peu prohibitif (on a d'ailleurs payé la croisière avec les dernières pièces de monnaie qu'il nous restait dans les poches et on a prié pour trouvé un ATM pas trop loin...).

Contrairement à ce que l'on pourrait penser il ne s'agit pas d'une ferme de crocodiles, mais bien de crocodiles à l'état sauvage, qui vivent en liberté dans leur rivière. Nous avons donc appris que ces animaux sont très territoriaux - ce qui n'est pas très étonnant quand on y pense... - et donc que chaque portion de rivière est sous la garde d'un mâle dominant. Du coup, ils se battent souvent entre eux et certains en sortent un peu affaiblis (avec des pattes en moins par exemple).

C'est avec leur queue que les crocodiles se déplacent dans l'eau et leurs pattes ne leur servent que sur terre, donc avoir une patte en moins ne les handicape pas trop. C'est également leur queue qui leur permet de faire les bonds (immenses) qu'ils sont capables de faire pour aller attraper une méga côtelette qu'on leur présente au bout d'un fil. Ils peuvent pratiquement sortir l'intégralité de leur corps de l'eau.

Pas besoin de dire que c'est hyper impressionnant. On peut regarder les crocodiles depuis le pont supérieur où on les voit à l'air libre et en plongée, ou alors depuis le pont inférieur, à travers une vitre mais complètement de face. C'est cette deuxième configuration qui est la plus flippante, car on a presque l'impression que le crocodile, qui est à environ 50 cm de nous, va nous croquer et nous regarde avec ses petits yeux pervers.

On ne regrette pas du tout le prix de la croisière parce que franchement, c'est une expérience tout à fait... originale, et ça permet de voir des crocodiles de près sous toutes les coutures. Cela confirme dans l'idée qu'on n'a absolument pas envie d'en croiser un... C'est vraiment très impressionnant.

Ubirr

Le site d'Ubirr, également mis en valeur pour ses peintures rupestres m'a un peu plus impressionnée. Il y a notamment beaucoup de représentations de la faune de l'époque (des poissons, des tortues...) et les explications sont assez bien faites, ce qui permet de reconnaître les différentes espèces de poisson et en particulier, le barramundi.

Et par ailleurs, la ballade se termine en haut d'un grand promontoire qui permet d'avoir une vue imprenable sur le parc. C'est simplement grandiose, surtout en fin d'après-midi alors que la luminosité commence à baisser.

Nourlangie Rock

Kakadu abrite un nombre assez important de peintures rupestres aborigènes. On peut en voir sur plusieurs sites. Personnellement, je suis assez hermétique à l'art rupestre et j'ai du mal à m'émouvoir devant des dessins réalisés par n'importe lequel d'entre nous, même il y a très longtemps. C'est pour moi plus un vestige archéologique qu'une véritable forme d'art. Je veux dire par là que si dans 3000 ans on découvre une peinture que j'aurais faite pour décorer le mur de mon jardin, moi qui n'ai absolument aucun talent, cela me ferait rire que cette "œuvre", sous prétexte qu'elle soit un aperçu de la civilisation et de la culture de notre époque soit considérée comme une œuvre d'art. Les traces de main dans la grotte de Lascaux, certes elles sont vieilles et donc à considérer comme une emprunte d'une époque reculée, mais ça reste des mains...
Ainsi, je préfère considérer ces peintures comme une ouverture sur une civilisation et une culture ancienne et étrangère puisqu'il s'agit de la culture aborigène que comme des œuvres à part entière.

Dans le site de Nourlangie, ce qui est d'autant plus compliqué, c'est que des peintures anciennes de quelque 1500 ans côtoient des peintures plus modernes (années 1960 !). Difficile de différencier les deux, sinon par le degré d'altération. Par ailleurs, comme toute forme d'expression artistique, il faut une certaine connaissance du contexte dans lequel évolue l'artiste et de sa culture pour pouvoir l'interpréter et la comprendre. Par exemple, là où moi, je ne vais voir qu'un kangourou, un aborigène va probablement reconnaître un esprit ou une force spirituelle responsable de la création de la terre ou de la formation rocheuse locale, ou de la naissance de l'entité qu'ils vénèrent. Quelques informations sont données quant à la signification des peintures, mais les aborigènes ne diffusent pas l'intégralité de leurs légendes, dont la plupart ont trait au sacré aux profanes. Libre donc à chacun de laisser vagabonder son imagination pour essayer de déterminer la signification à donner aux peintures.

La culture aborigène est tellement différente de la nôtre, qu'il est assez difficile de concevoir la véritable portée de ces peintures, d'en palper la signification qu'elles peuvent avoir pour eux, et d'en comprendre l'importance. Elles permettent pourtant de s'intéresser à leur culture et leur civilisation et d'essayer de comprendre leur mode de vie qui est centré sur le respect de l'environnement et la vie en harmonie avec la nature. Ce n'est probablement pas pour rien si leur civilisation perdure depuis plus de 20000 ans et je pense qu'on devrait s'inspirer un peu plus de leur culture et qu'ils ont beaucoup de choses à nous apprendre.

En tout cas, même si les peintures rupestres ne sont pas trop ma tasse de thé, la ballade en elle-même vaut le temps qu'on s'y attarde car les paysages sont - encore une fois ! - magnifiques.

06 février 2012

Wildman Wilderness Lodge

De tous les hébergements que nous avons eus au cours de ce voyage, c'est du Wildman Wilderness Lodge dont on gardera probablement le meilleur souvenir - ou du moins, le souvenir le plus marquant. Comme à chaque fois, nous n'avions qu'une vague idée de l'endroit où nous allions passer la nuit. Le WWL est situé à l'extérieur du parc de Kakadu - qui, je le rappelle a une surface de 20000 km² - et il nous a donc fallu parcourir beaucoup de route pour l'atteindre. Cependant, nous avions à peu près prévu notre coup et nous sommes arrivées au coucher du soleil.

Heureusement que l'agence de voyage nous avait fourni un plan pour nous y rendre, parce que sinon, on aurait probablement passé la nuit dans notre voiture au milieu de la faune sauvage... En effet, pour se rendre au WWL, il faut emprunter une petite piste, plus ou moins praticable d'ailleurs...

Et encore une fois, j'ai du revoir ma définition d'"au milieu de nulle part". Le WWL se trouve en effet en plein milieu de... nulle part. C'est-à-dire qu'à part le WWL, il n'y a rien. Strictement rien. A part bien sûr, des arbres, des termitières, des kangourous et tout un tas d'autres animaux sauvages. La première trace de civilisation est au minimum à 2h de voiture (et encore, je pense que je suis sympa...). C'est pourquoi le WWL est équipé d'une piste d'atterrissage pour les petits avions.

Quant à l'hébergement en lui-même, il est assez incroyable. Il s'agit de "tentes de luxe". Au premier abord, j'avais un peu du mal à imaginer ce que pouvait être une tente de luxe, mais en fait, ça ressemble tout à fait à l'intérieur de la tente d'Harry Potter ! C'est une tente - immense - sur pilotis, avec du parquet, un super lit, une salle de bain, des toilettes, enfin tout le confort qu'on trouve dans un appartement, mais en tellement plus classe (mais sans chauffage, ça reste une tente, tout de même). C'était juste complètement hallucinant de voir ces tentes luxueusement aménagées au milieu de nulle part ! Et puis le paysage forcément laisse rêveur et chaque tente a une petite terrasse qui permet d'admirer le coucher du soleil... Ahlala, trop dur la vie. Certes, mais il ne faut pas avoir oublié sa brosse à dents !

Forcément, comme il n'y a rien de chez rien autour, on est obligés de manger au restaurant du complexe. Forcément, ils en profitent un peu pour te faire payer le prix fort... Mais en même temps, c'est excellent et très copieux. On a même, pour la première fois du voyage, trainé un peu le matin pour profiter du petit déjeuner (miam miam), du paysage, de la piscine (ben oui, il y avait une piscine, forcément), enfin du bord de la piscine pour être plus précise. On y a passé deux nuits, et c'était vraiment super chouette !