20 janvier 2012

Lake Bennett

Certes, on s'est baignées dans un endroit idyllique avec des cascades et le bruit des oiseaux, et après le petit stress du "je conduis pour la première fois à gauche une voiture automatique et je ne sais pas où je vais mais j'y vais, même si je suis en frein moteur", ça nous a fait un bien fou. Cependant, lorsque nous nous sommes décidées à quitter ce petit coin de paradis (si l'on omet les araignées, légèrement plus grosses que par chez nous et les panneaux attention aux crocodiles qu'on voit un peu partout et qui font réfléchir avant d'aller se baigner, mais j'y reviendrai), la nuit commençait à tomber. Et tout le monde nous avait dit de ne surtout pas - oh grand jamais non - rouler de nuit. Pourquoi ? Mais à cause des kangourous malheureuse ! Ah bon, mais c'est gentil les kangourous non ? Oui, c'est gentil, mais un kangourou dans la nuit, qui traverse la route, lorsqu'il voit une voiture, il s'arrête - peut-être parce qu'il pense que c'est un copain - et tu as de fortes chances de te l'emplafonner, comme Stéphanie avec les bambis. Et il parait qu'un kangourou dans ton parechoc, c'est la fin de ta voiture (c'est pour ça qu'ils ont tous des parechocs de fous sur leur voiture). Alors mieux vaut ne pas tenter le diable. Mais bon, on n'allait pas dormir en plein milieu de nulle part dans la voiture alors que l'hôtel nous attendait... quelque part au milieu de nulle part (mais pas le même).

Alors j'ai courageusement pris le volant et je me suis lancée dans la nuit tombante sur la route, avec Céline pour copilote, qui lisait attentivement la carte. Certes, il y a une intersection tous les 100 km, mais raison de plus pour ne pas la rater. Alors forcément, ce qu'on n'avait pas anticipé, c'est que l'hôtel, il n'était pas tout près (même si c'était juste la deuxième à droite, c'était loin) et donc j'ai conduit dans la nuit noire et silencieuse (si l'on omet tous les bruits bizarres qu'on entend) pendant environ 3 heures. C'était un peu stressant. Un peu beaucoup stressant. Je pense qu'on s'est fait tous les scénarios de film d'horreur dans la tête pendant ce trajet, et j'avais les mains bien crispées sur le volant, les yeux à l'affut des kangourous. Et c'est là qu'on a vu notre premier kangourou sauvage : dans la nuit noire, il s'est effectivement arrêté en plein milieu de la route et nous a regardé bêtement. On a frôlé le carambolage, j'ai frôlé la crise cardiaque, Céline a probablement failli se casser les os de la main en serrant la poignée de la portière mais j'ai pu éviter le kangourou qui est reparti tranquillement par où il était venu. Pfiou.

Finalement, on n'a pas heurté de kangourou (même si c'était moins une), on ne s'est pas perdues et le restaurant de l'hôtel servait encore (mais c'était un peu juste). On est arrivées à 20h, il faisait nuit noire, on n'avait aucune idée de l'endroit dans lequel on était, et c'est seulement le lendemain à l'aube (on est reparties au lever du soleil pour avoir le temps de profiter un peu de Litchfield avant de partir pour le parc de Katherine) qu'on a découvert dans quel endroit paradisiaque on avait dormi.

On serait bien restées pour profiter un peu de Lake Bennett mais le timing était un peu short. De toute façon, il faudrait rester un mois partout pour avoir le temps de faire le tour... On est donc arrivées alors que le soleil était couché et nous sommes reparties peu avant qu'il ne se lève, non sans avoir profité du calme absolu qui régnait au bord du lac. Assez paradoxalement, le vacarme que font les oiseaux fait partie intégrante de cette impression de calme et de tranquillité.