11 septembre 2011

Sydney, L'opéra

L'opéra de Sydney est probablement l'un des bâtiments les plus connus de la ville, voire d'Australie. Il est en tout cas emblématique de Sydney, comme la Tour Eiffel pour Paris. Exceptionnellement bien placé sur le port de Sydney, il est visible à la fois depuis la terre et depuis la mer. Son architecture, oeuvre du danois Jorn Utzon est tout à fait remarquable. Le bâtiment fait penser, selon la sensibilité des gens à des voiles de bateaux ou à des vagues. Personnellement, je trouve que ça ressemble plutôt à des coquillages, et l'architecte lui, pensait à des quartiers d'orange. Comme quoi, chacun son truc. Il n'en reste pas moins que le résultat est tout à fait exceptionnel. L'histoire de la conception et de la construction du bâtiment a été très mouvementée et l'Australian Opera Company a d'ailleurs écrit un opéra à ce sujet... qui s'intitule modestement "la huitième merveille du monde".

Un concours d'architectes a été lancé en 1955 pour concevoir un opéra sur le site de l'ancien terminus du tramway : Bennelong Point. 233 dossiers ont été soumis au jury qui a choisi le projet d'Utzon, alors évalué à 7 millions de dollars Australiens. La construction débuta en 1959 et les problèmes avec. En effet, et c'est presque une aberration, si le design du bâtiment avait été mûrement réfléchi, c'est au moment de la construction qu'Utzon s'est rendu compte qu'il n'était techniquement pas possible de réaliser de telles formes. Un certains nombre de verrous techniques ont du être levés afin de parvenir au résultat sous sa forme actuelle. Le coût du chantier en a été multiplié par 10 et les travaux ont pris 10 ans de retard. Utzon a été contraint à la démission et ce sont des architectes locaux qui ont terminé la construction. Un véritable drame en trois actes.

Le bâtiment mesure 183 mètres de long et est (en fait) composé de trois corps indépendants : l'opéra (1547 places), le concert Hall (2679 places) et le restaurant (Baby Opera). Chaque corps est composé de coquillages qui se recouvrent partiellement les uns les autres. Chacun de ces coquillages est une portion d'une demie-sphère (à savoir que si on isole chacun de ces coquillages, il existe une manière de les assembler qui forme une demie-sphère). C'est comme ça qu'Utzon s'en est sorti pour la construction, puisque les propriétés de symétrie des sphères lui ont permis de concevoir la structure comme un ensemble de supports symétriques. Par ailleurs, cela a facilité l'habillage en tuile de céramique toutes conçus à l'identique. Celles-ci ont demandé trois ans d'étude pour obtenir le résultat actuel : des tuiles jaune pâle et beige afin qu'avec la réverbération du soleil le bâtiment paraisse blanc, mais ne soit pas trop éblouissant. Elles sont au nombre d'environ 1 million et sont autonettoyantes (ce qui n'empêche pas la nécessité d'un entretien régulier).

Il est possible de visiter l'intérieur pour la modique somme de 25$ par personne (la vie en Australie est assez chère). Si la salle de l'opéra n'est pas extraordinaire, celle du concert Hall vaut le détour, notamment pour le magnifique orgue qui y trône. Le foyer du concert Hall est également assez remarquable, notamment pour sa moquette d'un violet violent qui lui donne un certain cachet. La structure intérieure est totalement indépendante de celle des coques, dont on voit le système constructif depuis l'intérieur.

La vue sur le port que l'on a depuis les foyers de l'opéra est absolument magnifique. Même si de près, les tuiles en céramique c'est moche, le bâtiment n'en reste pas moins extraordinaire. De part la technicité et l'innovation qui ont été nécessaires à sa construction et par son design exceptionnel qui en fait un bâtiment unique, mondialement connu et emblème de la ville de Sydney. Il est partie intégrante et incontournable du port de Sydney.