26 janvier 2010

Berlin - Insolites

Berlin est une ville étrange, à la fois changeante et tournée vers le futur mais qui garde de forte cicatrices de son passé tumultueux.
Pour preuve de la volonté de Berlin d'aller de l'avant, on trouve un peu dans toute la ville des oeuvres contemporaines, qui comme souvent, laissent un peu perplexes.

Berlin s'est approprié son passé et a appris à vivre avec, à avancer sans oublier. Du coup, on peut rencontrer des saucisses géantes à Check Point Charlie...

Il y a en tout cas beaucoup de choses à voir et à vivre dans cette ville, et le week end pourtant prolongé que nous y avons passé n'aura pas été suffisant. On y retournera donc, mais cette fois, en été !

17 janvier 2010

Berlin - Checkpoint Charlie

Checkpoint Charlie était l'un des postes de contrôle Américains à la frontière entre Berlin Est et Ouest. Une reconstitution de ce poste a été créée à son emplacement d'origine, avec le célèbre panneau "You are leaving the american sector", inscription traduite également en français et en russe, ainsi qu'en tout petit en dessous, en allemand, pourtant la langue de la grande majorité des habitants de la ville !

Si l'endroit est aujourd'hui un peu touristique (on y rencontre des saucisses géantes et on peut moyennant quelques piécettes se faire photographier aux côtés de pseudo soldats américains en faction...), le musée Haus am Checkpoint Charlie vaut vraiment le détour.
Il a été créé en 1963, c'est-à-dire alors que le mur était construit depuis 2 ans et retrace les tentatives de passage à l'ouest des citoyens de la RDA. Il était mis à jour au fur et à mesure que des tentives réussissaient (ou malheureusement échouaient) et les objets utilisés pour traverser étaient exposés (les voitures, les mongolfières, les haut-parleurs, ...) et les techniques expliquées.
Ce sont des témoignages très poignants et on peut dire que les citoyens de la RDA ont fait preuve d'une extraordinaire imagination pour quitter l'est. Ces tentatives plus ou moins désespérées pour quitter la RDA nous font entrapercevoir à quel point les conditions de vie en RDA devaient être abominables...

En plus des récits des traversées, le musée comémore tous ceux qui ont péri en esayant de franchir le mur. Par ailleurs il rend aussi hommage à tous les allemands de l'ouest qui ont aidé sans aucune contrepartie les allemands de l'est à traverser, ainsi que les sentinelles de l'est qui rataient volontairement leur cible ou tardaient pour donner l'alarme lors d'un passage. La plupart des sentinelles n'étaient en effet pas là pour défendre une idéologie mais plutôt parce qu'ils n'avaient pas le choix. Tirer sur leur concitoyens, même si c'était un ordre et un acte récompensé par une promotion ou des permissions leur était - pour la plupart - insupportable.

La partie la plus émouvante du musée est peut-être la liste des disparus, tellement importante que cela prendrait des heures de la parcourir en entier. Les gens pouvaient compléter la liste ou, s'ils avaient des informations compléter le destin des personnes inscrites. Des familles pouvaient alors apprendre ce destin...


10 janvier 2010

Berlin - Le mur

Malheureusement, Berlin est une ville célèbre pour son mur. A l'issue de la seconde guerre mondiale, Berlin est partagée en 4 secteurs : à l'est les soviétiques qui créent la RDA en 1949, les américains, français et britanniques se partageant le secteur ouest. Berlin ouest est ainsi une enclave au milieu de la RDA communiste et constitue une faille dans le rideau de fer qui sépare le bloc soviétique des pays de l'ouest. En 1961, un mur sera dressé le long de la frontière de Berlin ouest afin d'empêcher les trop nombreuses fuites des allemands de l'est à l'ouest. Il séparera la ville en deux jusqu'en 1989.

Quelques pans du mur ont été conservés pour la mémoire. C'est assez impressionnant et voir ces morceaux de murs permet de mieux appréhender la situation à l'époque. Cela permet aussi d'en souligner toute la stupidité. Le mur traversait des rues, des maisons, séparant des familles, supprimant ainsi la liberté des citoyens Allemands de se déplacer comme bon leur semblait au sein même de leur propre ville. Ces pans de murs permettent de visualiser l'abbération que représentait ce mur.

Le mur n'était pas composé uniquement d'un mur, mais il y avait aussi des miradors, des tours de guêt, des mitrailleuses, ... C'était un véritable poste frontière d'un pays en guerre. Et pourtant, c'était également une attraction touristique : les gens venaient à Berlin Ouest pour voir cette ville coupée en deux par un mur en béton. A la chute du mur, l'attrait touristique de Berlin a également chuté...

Le plus long pan du mur qui reste encore debout longe la Spree sur 1,5 km. Il est baptisé East Side Gallery car il est couvert de peintures réalisées par une centaine d'artistes, la plupart très célèbres.

C'est vraiment important de voir ce mur par soi-même, sa réalité met mal à l'aise et sa présence est révoltante. Il soulève beaucoup de questions, pourquoi les hommes en viennent à de telles extrémités, pourquoi cette construction n'a pas été empêchée par les pays occupant Berlin Ouest, pourquoi avec un tel exemple, existe-t-il encore aujourd'hui des pays ou des villes où de tels murs sont construits, même en Europe (Chypre)...


Berlin - Les dominos

Le soir du 09 novembre 2009 a donc eu lieu la cérémonie de célébration du 20e anniversaire de la chute du mur de Berlin. De tout le week end, c'est le seul jour où il a plu sans discontinuer... Il faisait un froid de canard et tout le monde était trempé, mais cela n'a pas empêché les gens de venir assister à la cérémonie. Il y avait d'ailleurs énormément d'étrangers. L'ambiance n'était pas aussi émouvante que nous nous y attendions, peut-être parce qu'il n'y avait pas tant de monde que ça qui avait vraiment assisté à la chute du mur en 1989, et qu'il est difficile de s'imaginer ce qu'on pu éprouver les gens à ce moment là. Quelques groupes d'Allemands ont tout de même sorti le champagne...
Toujours est-il que nous avons assisté aux innombrables discours et à la chute des dominos, que notre reportrice préférée a photographié en mode rafale...

09 janvier 2010

Berlin - Mémorial pour les juifs

Non loin de la Postdamer Platz se trouve le Denkmal für die ermordeten Juden Europas. Comprenez le mémorial pour les juifs d'Europe assassinés. Il a été érigé en 2005 après 15 ans de pourparlers sur la pertinence d'un tel monument en plein centre de la ville. Le site fait partie de l'un des nombreux endroits de la ville qui rappellent le passé et en particulier la seconde guerre mondiale. C'est d'autant plus poignant qu'il doit être difficile pour le peuple Allemand d'assumer un tel passé.


Le mémorial est très original, il est composé de 2711 stèles toutes identiques, sauf par leur hauteur qui varie de 0,2 à 4,7 m. Le sol est par ailleurs irrégulier et lorsque l'on se ballade entre les stèles on a l'impression d'être dans une forêt de pierre. C'est à la fois oppressant par endroits et pour la portée symbolique de l'oeuvre et fascinant et rigolo car on peut jouer à cache cache à l'intérieur, sauter sur le haut des stèles, ce que font beaucoup d'enfants.


Berlin - Regierungsviertel

Autre quartier totalement moderne de la ville, le Regierungsviertel, comme son nom l'indique est le haut lieu du gouvernement et de l'administration Allemande. Lors de la réunification en 1991, Berlin est redevenu la capitale de l'Allemagne réunifiée et il a fallu construire de nouveaux bâtiments administratifs. Personnellement je trouve que ce quartier est superbe, j'adore les formes élancées et lumineuses des bâtiments. La disposition des bâtiments de part et d'autre de la Spree est hautement symbolique. Le mur de Berlin divisait la ville à cet emplacement et les habitants de la ville ont élévé des croix blanches en souvenir des gens morts en essayant de franchir le mur. Les deux bâtiments de part et d'autre du coude de la Spree, l'un dans l'ancien Berlin Est et l'autre dans l'ancien Berlin Ouest sont reliés par une passerelle au dessus de la rivière en symbole de la réunification.

Berlin - Postdamer Platz

Les bombardements de la fin de la seconde guerre mondiale et le mur ont laissé de grandes zones de friches urbaines en plein coeur de Berlin. Des zones ravagées qui n'ont pas été reconstruites car traversées par le mur. Après la chute du mur en 1989, l'ancienne place a pu être réaménagée. Elle est aujourd'hui un symbole du "nouveau" Berlin. Les tours ultra-modernes côtoient quelques vestiges du murs. Ce quartier de la ville est aujourd'hui complètement moderne, il n'y a pratiquement plus aucun bâtiment datant de l'avant guerre. Le contraste avec les quartiers anciens de la ville est saisissant. Cette partie de la ville a perdu ses origines et a été reconstruite à partir de rien.

Les buildings n'ont rien à envier à l'architecture américaine. Le Sony Center est particulièrement intéressant dans sa disposition et sa verrière.

Berlin - Mémorial Soviétique

Je disais précédemment que l'architecture peut être un instrument de propagande. Il n'y a pas à dire, les soviétiques l'avaient bien compris. Dans le Treptower Park se dresse le monumental (et je pèse mes mots) Sowjetisches Ehrenmal (mémorial soviétique). Il a été construit en 1946 en souvenir des 20000 soldats soviétiques décédés lors de la libération de Berlin en 1945, et pour rappeler la vistoire de l'URSS sur l'Allemagne Nazie.

Le mémorial se trouve au milieu d'un grand parc désert (du moins il était désert lorsque nous y sommes allées) et se dresse fièrement pour rappeler à tous les valeurs de l'URSS et son écrasante supériorité. C'est tout de même rigolo le nombre de tours télés et de mémoriaux que l'URSS a semé dans tous les pays d'Europe de l'Est. En tout cas le monument est franchement impressionnant. Les soviétiques maîtrisaient vraiment super bien l'architecture de propagande, parce que même si on n'adhère pas à l'idéologie, on ne peut pas rester indifférent devant ce genre de bâtiment. C'est puissant et symbolique.


Berlin - architecture dictatoriale

Berlin est une ville chargée d'histoire, globalement assez tragique, et son urbanisme et les différents tissus architecturaux n'ont de cesse de nous le rappeler.
On trouve par exemple dans Berlin des bâtiments qui ont été construits par les Nazis. Il y en a peu, car la plupart ont été détruits par les bombardements ou volontairement. L'un de ces bâtiment est l'aéroport de Tempelhof, qui est d'ailleurs assez étonnament situé très proche du centre ville, dans une zone urbaine. Rien à voir avec le lointain Roissy Charles de Gaulle puisqu'on peut aller en métro à Tempelhof.
Il s'agissait d'un ancien aérodrome et Hitler a ordonné en 1935 la construction d'un aéroport à son emplacement. Il n'est aujourd'hui plus en fonction mais cela est très récent. Un projet de réaménagement est en discussion, à la fois pour le bâtiment et pour les piste d'atterrissage, ce qui représente une surface très importante, d'autant plus que c'est situé dans la ville.

Le bâtiment en soit est très imposant, démesuré (à peu près 30 fois plus grand que le trafic aérien de l'époque l'exigeait), sans pour autant être beau. C'est en fait très oppressant comme architecture, et voir le bâtiment encore debout, entrer à l'intérieur fait palper un peu mieux la réalité des évènements qui se sont déroulés il n'y a pas si longtemps que cela en Europe. Terrifiant. Se trouver dans le centre de la cour encadré par trois ailes perpendiculaires et toutes leurs fenêtres qui abritaient autant de personnes potentiellement hostiles, ça fait froid dans le dos... Impressionnant comme l'architecture peut servir une cause et une idéologie.
Après avoir été un symbole du nazisme, Tempelhof est devenu un symbole de la lutte de Berlin Ouest pour se libérer de l'étau soviétique. Pendant le blocus de Berlin, Britanniques et Américains y organisèrent un pont aérien pour approvisionner la ville. Entre juin 1948 et mai 1949, 200000 vols sont organisés. Au plus fort du blocus, un avion attérit à Tempelhof toutes les 90 secondes... Finalement, ce n'était pas si mal que l'aéroport ait une capacité disproportionnée ! C'est la menace d'une frappe nucléaire américaine sur la ville de Moscou qui décide les soviétiques à arrêter le blocus.

02 janvier 2010

Berlin - Siegsäule

Le Tiergarten regorge de surprises. Au milieu de ce jardin se dressent en effet des mémoriaux, des colonnes, des statues... N'ayant pas vraiment le temps de faire tout le tour du jardin pour voir toutes ces curiosités, et comme nous nous étions un peu perdues nous avons "seulement" été voir de plus près la Siegsäule (colonne de la victoire). Celle-ci se trouve au milieu de la place Grosser Stern (la place de l'étoile quoi) et commémore les victoires militaires de la Prusse. A l'origine, elle se trouvait devant le Reichstag, mais Hitler décida de la déplacer en 1938 et de la surélever sur une colonne de 67 m. Allez savoir pourquoi...
Un peu comme la colonne de Juillet, place de la Bastille à Paris, la Siegsäule est le terminus de la love parade et l'emblème de la communauté homosexuelle de Berlin (un peu facile comme image !).

Berlin - La dent creuse

A travers tout ce que je savais de Berlin, j'avais toujours pensé que l'église Kaiser Wilhelm Gedächtniskirche se trouvait en plein centre de la ville et en était un des symboles les plus célèbres. A priori pas vraiment, à part pour tous les élèves de Madame Léon au collège Pont Rousseau qui la voyait en affiche dans la classe à chaque cours d'Allemand.
L'église a été construite par l'empereur Guillaume II pour honorer la mémoire de son grand-père Guillaume Ier. Elle fut partiellement détruite par les bombes en 1943, et contrairement à la plupart des autres bâtiments endommagés par la guerre, elle ne fut pas restaurée, rasée ou reconstruite, mais laissée en l'état en mémoire des atrocités de la guerre. On peut toujours voir les mosaïque dans ce qu'il reste de l'intérieur de l'église.
Un clocher octogonal a été construit à côté de la ruine dans les années 1960. Ces deux constructions sont surnommées le "baton de rouge à lèvres" et la "dent creuse" par les Allemands.

Non loin de l'église, et c'était également quelque chose que j'étais très curieuse de voir en vrai, après l'avoir observé pendant 4 ans en cours d'Allemand, se trouve une sculpture bizarre, en vrai comme en poster. Je ne sais pas ce que ça représente, mais avec l'église en fond, c'est sympa...

Berlin - Gendarmenmarkt

L'Allemagne m'apparaît comme un pays où il fait nuit tout le temps, et en tout cas où on ne voit pas beaucoup le soleil... Probablement parce que j'y suis toujours allée en hiver. Toujours est-il que nous n'avons pas pu voir la place de jour, les journées étant trop courtes... Peu importe, puisque de toute manière, la nuit c'était magnifique. Cette place a été construite à la demande (encore une fois) de Frédéric III qui devait être ferru d'architecture (ou de grandeur).

Elle est assez marrante dans le sens où elle est flanquée de deux monuments baroques quasiment identiques (on peut d'ailleurs jouer en grandeur nature au jeu des différences !). L'un est le Französischer Dom et l'autre le Deutscher Dom... Ces deux églises encadrent le théâtre de Berlin.

La place est située juste à côté des Friedrichstadtpassagen, un complexe commercial construit en 1990 par de célèvres architectes (notamment le quartier 207 qui a été conçu par Jean Nouvel et qui habrite les galeries Lafayette).