31 janvier 2012

Wangi falls

Le parc de Litchfield est également prisé pour ses nombreuses cascades et chutes d'eau, où - généralement - il est possible de se baigner. Nous nous sommes baignées à Florence Falls le premier jour, et c'est franchement idyllique. Voulant réitérer cette expérience, nous nous sommes rendues à Wangi Falls, qui étaient décrites dans tous les guides comme un spot idéal de baignade.

Confiantes, nous avons donc enfilé nos maillots de bain, nos claquettes et sorties nos serviettes prêtes à batifoler dans l'eau. Oui mais, en arrivant à Wangi falls, on est accueilli par le charmant panneau ci-dessous :

Qui dit en substance qu'on peut rencontrer des crocodiles et qu'il ne faut pas se baigner si les panneaux le contre-indiquent. Il n'y avait pas de panneaux pour le contre indiquer, mais bizarrement, on n'a pas voulu prendre le risque et pour être tout à fait honnête, ça a légèrement freiné notre enthousiasme. Mais il en fallait plus pour nous démoraliser. Nous nous sommes donc engagées sur un chemin qui nous semblait tout à fait accessible - même en maillot de bain et claquettes :

Oui mais, c'était sans compter sur la faune du coin. Certes, nous n'avons pas vu de crocodiles (au final, ça nous a tellement refroidi qu'on ne s'est pas baignées), mais on a vu, entendu et senti des centaines (voir des milliers) de chauve-souris, juste au dessus de nos têtes, pendues aux arbres...

Je pensais que les chauves-souris, le jour, ça dort (ben comme batman non ??)... Mais il semblerait que non en fait, parce qu'elles faisaient un boucan de tous les diables ! Il y en avait partout, mais quand je dis partout, je pèse mes mots. C'était horrible. Et comme ce n'était pas suffisant, on a également fait la connaissance avec une gentille petite araignée :

Sur la photo, on ne se rend pas vraiment compte mais elle fait à peu près 5 cm, sans compter la longueur des pattes... Je n'ai pas tellement envie de me renseigner sur cette araignée, mais il semblerait qu'elle puisse manger des proies aussi importantes que des petits oiseaux. Il s'agit d'une Golden Orb. Le mâle est par ailleurs 10 fois plus petit que la femelle et se fait souvent manger par celle-ci après l'acte sexuel. Sympa l'ambiance.

Cette ballade, c'était horrible, j'ai eu peur qu'une araignée grosse comme le poing ne remonte le long de ma jambe ou qu'une chauve-souris ne me tombe sur la tête tout le long du trajet. J'ai serré ma serviette de bain contre moi et j'en frissonne encore ! Heureusement, le paysage en haut de la falaise était superbe, ce qui a un peu compensé la peur bleue que j'avais eu pour y parvenir. Je vous laisse imaginer à quel point nous avons été vite pour faire le chemin en sens inverse.

Mais bon, une fois redescendues, on a pu profiter de la cascade et noter que bon nombre de gens, s'ils ne bravent pas les araignées et les chauve-souris hurlantes, n'ont pas peur de braver les crocodiles...

Les termitières

Autre attraction du parc national de Litchfield : les termitières. On peut en voir deux sortes : les termitières cathédrales et les termitières magnétiques. Ces dernières sont toutes aplaties et les deux plus grandes faces sont orientées nord-sud afin de réguler la température à l'intérieur. Malins les termites.

Les termitières sont constituées de terre et de salive de termites séchés au soleil. C'est très dur et très résistant : ça résiste à la chaleur et à la pluie.
Comme en Australie ils ne font jamais rien à moitié, c'est littéralement des champs de termitières qu'on peut voir à Litchfield. Les termitières magnétiques s'alignent, toutes bien orientées nord-sud, par centaines. C'est assez impressionnant et ça fait vaguement penser aux champs de menhirs qu'on peut voir en Bretagne !

Elles sont moins grandes cependant que les termitières cathédrales qui peuvent atteindre jusqu'à 6 mètres de haut. Ce qui est franchement immense et quand on est à côté, on se sent tout petit. C'est dingue que des êtres aussi petits que des termites puissent construire, juste avec de la terre (et un peu de salive quand même) des structures aussi grandes qui résistent à tous les phénomènes climatiques ! La nature est vraiment impressionnante. En tout cas, quand on est à côté de ces immenses cheminées, il ne faut surtout pas imaginer qu'un jour, à l'intérieur, ça grouillait de termites. Parce que sinon ça fait peur.


20 janvier 2012

Lake Bennett

Certes, on s'est baignées dans un endroit idyllique avec des cascades et le bruit des oiseaux, et après le petit stress du "je conduis pour la première fois à gauche une voiture automatique et je ne sais pas où je vais mais j'y vais, même si je suis en frein moteur", ça nous a fait un bien fou. Cependant, lorsque nous nous sommes décidées à quitter ce petit coin de paradis (si l'on omet les araignées, légèrement plus grosses que par chez nous et les panneaux attention aux crocodiles qu'on voit un peu partout et qui font réfléchir avant d'aller se baigner, mais j'y reviendrai), la nuit commençait à tomber. Et tout le monde nous avait dit de ne surtout pas - oh grand jamais non - rouler de nuit. Pourquoi ? Mais à cause des kangourous malheureuse ! Ah bon, mais c'est gentil les kangourous non ? Oui, c'est gentil, mais un kangourou dans la nuit, qui traverse la route, lorsqu'il voit une voiture, il s'arrête - peut-être parce qu'il pense que c'est un copain - et tu as de fortes chances de te l'emplafonner, comme Stéphanie avec les bambis. Et il parait qu'un kangourou dans ton parechoc, c'est la fin de ta voiture (c'est pour ça qu'ils ont tous des parechocs de fous sur leur voiture). Alors mieux vaut ne pas tenter le diable. Mais bon, on n'allait pas dormir en plein milieu de nulle part dans la voiture alors que l'hôtel nous attendait... quelque part au milieu de nulle part (mais pas le même).

Alors j'ai courageusement pris le volant et je me suis lancée dans la nuit tombante sur la route, avec Céline pour copilote, qui lisait attentivement la carte. Certes, il y a une intersection tous les 100 km, mais raison de plus pour ne pas la rater. Alors forcément, ce qu'on n'avait pas anticipé, c'est que l'hôtel, il n'était pas tout près (même si c'était juste la deuxième à droite, c'était loin) et donc j'ai conduit dans la nuit noire et silencieuse (si l'on omet tous les bruits bizarres qu'on entend) pendant environ 3 heures. C'était un peu stressant. Un peu beaucoup stressant. Je pense qu'on s'est fait tous les scénarios de film d'horreur dans la tête pendant ce trajet, et j'avais les mains bien crispées sur le volant, les yeux à l'affut des kangourous. Et c'est là qu'on a vu notre premier kangourou sauvage : dans la nuit noire, il s'est effectivement arrêté en plein milieu de la route et nous a regardé bêtement. On a frôlé le carambolage, j'ai frôlé la crise cardiaque, Céline a probablement failli se casser les os de la main en serrant la poignée de la portière mais j'ai pu éviter le kangourou qui est reparti tranquillement par où il était venu. Pfiou.

Finalement, on n'a pas heurté de kangourou (même si c'était moins une), on ne s'est pas perdues et le restaurant de l'hôtel servait encore (mais c'était un peu juste). On est arrivées à 20h, il faisait nuit noire, on n'avait aucune idée de l'endroit dans lequel on était, et c'est seulement le lendemain à l'aube (on est reparties au lever du soleil pour avoir le temps de profiter un peu de Litchfield avant de partir pour le parc de Katherine) qu'on a découvert dans quel endroit paradisiaque on avait dormi.

On serait bien restées pour profiter un peu de Lake Bennett mais le timing était un peu short. De toute façon, il faudrait rester un mois partout pour avoir le temps de faire le tour... On est donc arrivées alors que le soleil était couché et nous sommes reparties peu avant qu'il ne se lève, non sans avoir profité du calme absolu qui régnait au bord du lac. Assez paradoxalement, le vacarme que font les oiseaux fait partie intégrante de cette impression de calme et de tranquillité.

Les parcs nationaux du Territoire du Nord

Après cette excursion dans le désert, nous avons repris l'avion depuis Alice Springs en direction de Darwin notre point de base pour un road trip dans les parcs nationaux du Territoire du Nord. Le changement de décors est radical puisqu'on passe sans transition du désert orange de l'Outback aux forêts tropicales des parcs nationaux.

Nous ne sommes pas allées à Darwin en arrivant à l'aéroport puisque notre Toyota Corolla nous attendait gentiment sur le parking de l'aéroport. Si le désert était exaltant, nous étions dans un groupe avec un guide qui connaissait la région comme sa poche, et donc le côté aventureux de l'excursion était assez limité (si l'on excepte les lézards géants, les nuits sous la tente au milieu du désert, les souris et les repas cuits au feu du bois ramassé plus tôt dans le bush...). Les quelques jours que nous avons passés dans les parcs nationaux, par contre, avaient un côté aventureux très prononcé. Nous étions en effet seules avec notre voiture et nous avons parcouru quelques 1500 km au milieu de nulle part, sans savoir exactement où nous nous rendions. C'était juste génial. On s'est fait des petites frayeurs, on a eu un peu peur à certains moments, mais c'était probablement la partie du voyage la plus palpitante. En plus, on ne peut pas dire que le pays manque de charme.

Premier petit moment de flottement, le volant de la voiture n'est pas placé du bon côté ! Hein, mais comment ça se fait qu'il soit à droite ?? Ah oui, c'est vrai, en Australie, on roule à gauche. Ah. Deuxième petit moment de flottement, c'est une boite automatique. Comment ça t'as jamais conduit de voiture automatique ?? Moi non plus ! Ah. Bon, ben je vais lire le livret pour voir comment ça marche. Ah, c'est en anglais... Tu t'y connais en vocabulaire de voiture en anglais toi ? Euh, pas vraiment... Comment on dit embrayage ??

Bon finalement, ce n'était pas si compliqué que ça. Enfin, surtout après les 500 premiers kilomètres quand la voiture s'est mise à faire un bruit bizarre et qu'en relisant le livret je me suis rendue compte qu'on roulait à 130 km/h en frein moteur depuis le début. Ah mais c'est pour ça qu'on consommait autant d'essence ? Ah ben je comprends mieux. Mais on assure, pas de soucis, c'est pas comme si on était au milieu de nulle part sans réseau téléphonique (hein mais pourquoi il n'y a plus de réseau téléphonique ?? Ben il n'y a personne, à quoi ça servirait... Right, donc dans l'idée, on évite la panne).

A part ça, conduire à gauche, on finit par s'y habituer, et de toute façon, à part en sortant de l'aéroport où il y avait des feux, des croisements, des voies d'insertion, enfin que des trucs super compliqués, sinon c'est surtout des grandes routes toutes droites à perte de vue et où on croise une voiture toutes les 3h.

Le premier jour, comme nous sommes arrivées au milieu de la journée, nous avons seulement passé l'après-midi dans le parc de Litchfield. On a pris le temps de se baigner dans des endroits paradisiaques avant de se décider à aller à l'hôtel. Erreur stratégique ! Mais j'y reviendrai.

14 janvier 2012

Le désert - Kings Canyon

Pour notre dernier jour dans le désert, nous nous sommes rendus à Kings Canyon, à environ 300 km d'Uluru.

La Rim Walk, une randonnée qui passe au sommet des falaises offre un magnifique point de vue sur la vallée et fait passer dans paysages absolument époustouflants. Il faut tout de même compter 4 heures de marche sous le soleil du désert, et en plus, la balade débute par une montée assez ardue (qui est d'ailleurs appelée la montée des infarctus !) mais l'effort est largement récompensé par la beauté des paysages et de la nature environnante.

Pour les fans de géologie (si ça existe), on voit des cas d'écoles un peu partout, du pendage des strates géologiques en passant par les manifestations de millénaires d'érosion. De superbes illustrations des cours de géologie généralement parmi les plus barbants !!

Autre petit bijou de cette balade, le "jardin d'Eden". Il s'agit d'un trou d'eau qui est entouré d'une végétation luxuriante. C'est assez incroyable de voir autant de végétation en plein milieu du désert et le reflet sur l'eau des falaises et des arbres est aussi précis qu'un miroir. On se croirait en pleine préhistoire. D'ailleurs, c'est pratiquement le cas car la plupart des espèces végétales qui se trouvent dans cet endroit sont très anciennes et datent effectivement de la préhistoire. La légende voudrait que certains des plus anciens végétaux connus soient dans ce jardin d'Eden, mais je ne sais pas si c'est vrai. En tout cas ce ne serait pas plus étonnant que ça.

Kings Canyon est l'un des lieux symboliques à la fois pour les aborigènes, qui considèrent comme sacrée une partie des gorges et aussi pour la communauté Gay puisque c'est l'un des lieux de pèlerinage de Bernadette, Mitzi et Felicia dans Priscilla, Queen of the Desert, qui escaladent les falaises en tenue de Drag Queen. Avec un peu de chance, votre guide imitera Bernadette en train de déclarer "a cock in a frock on a rock" perché sur la falaise ! Le nôtre l'a fait, et du coup, à notre retour, nous avons regardé le film, qui, soit dit en passant, vaut vraiment le détour.


Le désert - Les Monts Olga

Les Monts Olga - ou Kata Tjuta - sont situés à environ 25 km d'Uluru. Il s'agit d'une trentaine de dômes orange qui couvrent 21 km² tout en culminant à environ 1000 m. On peut faire des balades très sympathiques qui donnent des vues imprenables sur la plaine. C'est un peu comme se balader en pleine préhistoire, ou sur une autre planète. On a vraiment l'impression d'être hors du monde. C'est magnifique et extrêmement dépaysant. Tout est orange sur un fond bleu avec quelques touches de vert pour agrémenter le tout.

La vue qu'on a sur la vallée m'a probablement fait ressentir la même chose que ce que ressent Petit Pied quand il découvre pour la première fois la vallée promise par sa maman avant de mourir (si je vous assure !). C'est à couper le souffle. Et personnellement, ça ne m'aurait pas surprise de voir débarquer Adam et Eve ou d'apercevoir un long cou en train de manger de la verdure et un ptérodactyle dans le ciel.

Le désert - Le lever du soleil

Mais il y a encore mieux que le coucher du soleil (si, c'est possible !)... Il y a le lever du soleil ! Je ne sais pas depuis combien de temps je n'avais pas vu le soleil se lever, mais je ne regrette absolument pas le réveil un peu difficile (et surtout horriblement matinal) qui a précédé ce spectacle. Il faisait froid, on avait encore un peu la tête dans le brouillard (probablement à cause du champagne), l'atmosphère était calme et apaisante, presque silencieuse, et le soleil s'est levé pour illuminer le paysage. C'était complètement hors du temps, à la fois irréel et totalement palpable. On était proche de la nature sans vraiment pouvoir se sentir partie intégrante de tant de beauté, de majesté et de grandeur désinvolte. Encore !