17 février 2011

Istanbul, le pont de Galata

JustifierJ'ai mis longtemps à le comprendre, mais le pont de Galata relie la vieille ville européenne à la nouvelle ville européenne en franchissant la corne d'or. C'est probablement l'un des endroits que j'ai préféré à Istanbul, en particulier pour l'atmosphère qui y règne.

Quel que soit le moment de la journée où nous y sommes passées, il y avait toujours du monde, de l'animation, des vendeurs de rue, des gens assis sur les marches, un alignement sans fin de pêcheurs, des bâteaux-cuisine amarrés aux quais qui tanguent avec le roulis et où on peut acheter du poisson grillé, et l'alignement de restaurants (un peu attrape-touriste quand même) à l'étage inférieur du pont.

En plus, depuis le pont, on a une superbe vue sur la vieille ville, avec la mosquée de Soliman le magnifique qui domine en haut de sa colline. C'était d'autant plus beau au couché du soleil.

Non loin de cet endroit animé et qui participe pas mal au joyeux bordel, se trouve le terminal des bus, qui m'a un peu rappelé l'entrée de la Valette à Malte.
En se promenant un peu dans le quartier, on s'est perdues dans des rues un peu plus pauvres que le centre de la vieille ville. La différence est très impressionnante, alors que ces quartiers se trouvent à quelques centaines de mètre à peine de la mosquée Sainte-Sophie et de la mosquée bleue. Nous étions les seules touristes au milieu des maisons délabrées, et nous nous sommes faites dévisagées par les mères de familles sur le perron des habitations qui grondaient les enfants qui couraient partout. C'était un autre monde, en plein milieu de la ville.


12 février 2011

Istanbul, La citerne Basilique

Ce qu'il y a de bien avec les voyages organisés, c'est que tu te laisses complètement porter par les évènements. De temps à autres, ça fait du bien de ne pas trop réfléchir... Donc quand la guide nous a annoncé que nous allions visiter la citerne basilique, je me suis simplement vaguement dit "ah tiens, la citerne basilique, c'est quoi ce truc ?". Et quand nous sommes entrés dans la dite citerne basilique, j'ai été complètement ébahie. Il s'agit en fait (comme une partie de son nom l'indique) d'une citerne souterraine (ça il faut le savoir) qui servait de réservoir d'eau à une partie de la ville de Constantinople. C'est la plus grande de la ville, et il parait qu'elle peut contenir environ 78000 m3 d'eau. Si ce n'était que ça, à la limite, pas de quoi s'émerveiller. Mais la citerne est constituée de 12 rangées de 28 colonnes de 8 mètres de haut (je vous laisse compter combien ça fait de colonnes). Certaines colonnes sont issues d'autres monuments et ne sont donc pas à la bonne taille. Deux de ces colonnes sont rehaussées par des blocs représentant Méduse. Gloups.

Il y a encore un peu d'eau aux pieds des colonnes (et des gros poissons dedans) et on peut circuler dans les allées. L'éclairage est très bien fait, la lumière tamisée se reflète dans l'eau (ça ferait presque peur si vous étiez quelqu'un d'impressionnable, mais chacun sait que ce n'est pas le cas). Très très saisissant, je dirais même plus grandiose, surtout quand on ne sait pas à quoi s'attendre.

05 février 2011

Istanbul, la mosquée Bleue

La mosquée bleue était le deuxième (et dernier) monument d'Istanbul que je connaissais avant d'y aller. Elle n'a pas une histoire ni une architecture aussi intéressante que la mosquée Sainte-Sophie face à laquelle elle a été construite, mais elle est loin d'être moche. C'est d'ailleurs une des rares mosquées avec 6 minarets (Il semblerait que ce soit tout de même assez rare, voire unique, mais je ne suis pas spécialiste...).

C'était la première fois de ma vie que je rentrais dans une mosquée. La mosquée bleue étant un lieu hautement touristique, son atmosphère est à peu près aussi peu sacrée que l'intérieur de Notre-Dame de Paris... Il y a tellement de touristes à l'intérieur, que l'aspect religieux perd largement de son authenticité.

Il est tout de même obligatoire d'enlever ses chaussures et de se voiler la tête pour les femmes. Si je puis me permettre une remarque, je ne sais pas si c'est pareil dans toutes les mosquées, mais dans la mosquée bleue, ça pue des pieds. Par ailleurs, Céline et moi portons très bien le voile.

J'étais assez excitée de voir l'intérieur de cette mosquée, qui était pour une raison inconnue, assez mythique pour moi (un reste de mes cours d'histoire du collège... ). En fait, j'ai été assez déçue par l'intérieur, je pense que mes attentes étaient trop élevées, surtout que nous l'avons visitée juste après Sainte-Sophie. Contrairement à cette dernière, toute en dorure et en couleurs chaudes, la mosquée bleue est majoritairement... bleue à l'intérieur, même si en fait pas tant que ça et le surnom de mosquée bleue est un peu usurpé. D'ailleurs, son vrai nom est Sultanahmet Camii.

Toujours est-il que l'intérieur est tapissé de carreaux de céramique artisanale, et cela donne rend l'atmosphère assez froide. C'est comme une grande salle de bain quoi... En plus beau tout de même. C'est très beau, surtout quand on n'est pas habitué à ce genre d'ornementation. Personnellement je n'avais encore jamais rien vu de tel... Surprenant, émerveillant mais pas émouvant. J'ai trouvé que ce n'était pas assez chaleureux, même si le bleu est très beau.

L'extérieur m'a plus impressionné que l'intérieur. La mosquée est toute en courbes avec ses cascades de dômes, c'est très voluptueux. Le portail d'entrée dans la cour est également tout à fait remarquable, et la vue que l'on a sur la mosquée depuis la cour est très impressionnante.

Istanbul, Sainte-Sophie

Si je n'avais pas trop d'idée préconçue sur Istanbul avant d'y aller et si je ne savais pas trop à quoi m'attendre de manière générale, il y a une chose que je savais, c'est que j'allais enfin pouvoir admirer de mes propres yeux la mosquée Sainte-Sophie. Comme le Panthéon à Rome, c'est probablement l'un des monuments dont on parle le plus en histoire de l'architecture. La mosquée Sainte-Sophie a une histoire et une structure passionnantes.

Loin de moi la prétention de vous les raconter en détail, mais dans les grandes lignes, Sainte-Sophie a été construite dans sa forme à peu près définitive au 6e siècle AC par l'Empereur Justinien (qui voulait se faire pardonner des émeutes il me semble). C'est notamment Isidore de Milet qui conçut le bâtiment, en s'inspirant du Panthéon de Rome (ben tiens...). C'était à l'origine une basilique, donc une église chrétienne. C'est un monument majeur symbole de l'architecture byzantine. Son histoire a été mouvementée, tant du point religieux que du point de vue architectural. Des tremblements de terre ont en effet ébranlé la coupole principale qui s'écroula en 558. Elle fut reconstruite et c'est celle-ci que l'on peut admirer aujourd'hui (au moins en partie).

Pour faire bref, les mosaïques (magnifiques) de la basilique souffrirent de la période iconoclaste pendant laquelle il était interdit de représenter Dieu, puis le dôme s'écroula encore partiellement deux nouvelles fois. Il fut réparé à chaque fois. Et puis finalement, lors de la prise de Constantinople au 15e siècle par le Sultan Mehmed II, la basilique fut transformée en mosquée. Les mosaïques furent recouvertes de lait de chaux et tous les symboles chrétiens furent masqués. Des aménagements furent fait pour transformer le bâtiment en mosquée, avec notamment, l'ajout des minarets. C'est en 1934 qu'Ataturk décida de désacraliser le bâtiment qui est aujourd'hui un musée.

Tout ça pour dire que Sainte-Sophie est un bâtiment fascinant de part son histoire et son architecture. Sa coupole atteint 31 mètres de diamètre, elle est donc plus petite que le dôme du Panthéon, mais l'intérieur du complexe m'a cependant paru bien plus spacieux, pour une raison inconnue. Elle n'est pas tout à fait circulaire, à cause des réparations successives et a une forme légèrement elliptique. La coupole est vraiment très impressionnante et les lustres qui flottent juste au dessus de nos têtes ressemblent à des fleurs (comme dans Fantasia) dansant dans le vent (très poétique, oui je sais !).

Ce qui m'a probablement le plus surprise est la taille des panneaux sur lesquels sont inscrits les noms des prophètes. Immense. Quelque chose comme 8 mètres de diamètre, en bois. En fait, les photos, les plans, enfin tout ce qu'on peut voir sur Sainte-Sophie ne préparent pas à la réalité et ne lui rendent absolument pas justice.

Déformation professionnelle oblige, je n'ai pas pu m'empêcher de baver devant la beauté des ornementations : les colonnes en porphyre, les marbres et autres superbes pierres qui recouvrent la moindre surface (murs, sols...). C'est juste superbe. Cela m'a bien plus impressionnée que les mosaïques, même si celles-ci sont effectivement très belles, j'ai toujours été un peu hermétique à cette forme d'art. J'avoue qu'elles sont tout de même remarquables.

Bref, encore un monument à mettre dans le top 10 des monuments à voir avant de mourir !

Istanbul, Istanbul

Aaaaaah, Istanbul ! Ville mythique à plus d'un titre... Constantinople, Byzance, Iznogood, les sultans, les califes, les sabres, la seule ville à cheval sur deux continents, ses milliers de mosquées, elle a de quoi faire rêver !

Nous y avons passé une semaine en septembre dernier. Une semaine, ce n'est pas assez pour pouvoir faire le tour de cette immense cité. Quand je dis immense, je pèse mes mots : non contente d'être à la fois en Europe et en Asie, elle abrite 13 millions d'habitants. Pour comparaison, Paris intramuros compte 2 millions d'habitants (ridicule n'est-ce pas ?) et l'Ile de France en compte 11 millions !! Istanbul est donc une ville hyper dense !

Elle compte beaucoup d'habitants et également beaucoup de mosquées (je ne saurais pas dire combien et les nombres divergent : des centaines, des milliers ?), en tout cas, beaucoup plus de mosquées que j'en avais vues dans ma vie. C'était la première fois que j'allais dans un pays dont la principale religion est la religion musulmane. Je ne savais pas trop à quoi m'attendre, mais la Turquie étant un pays laïc, nous avons commencé soft. C'était également la première fois (si l'on omet les voyages scolaires !) que l'on partait en voyage organisé. C'était un voyage organisé par Arts et Vie, un voyage culturel donc.

Ce fut donc un voyage découverte à bien des égards...

La géographie d'Istanbul est assez perturbante (en tout cas, elle le fut pour moi). Je me suis mélangé les pinceaux entre la corne d'or et le Bosphore toute la semaine, entre la rive Européenne, l'ancienne ville, la nouvelle ville et la ville asiatique... C'est à plus de la moitié du voyage que j'ai enfin compris comment ça marchait. J'ai été persuadée pendant tout le début du séjour que Galata était sur la rive asiatique... Je suis probablement stupide, mais ce n'est pas évident du premier coup...